La cinquième limite planétaire

Cette information n’a pas fait grand bruit. Cependant, elle complète les données d’empreinte écologique ou carbone : notre mode de vie actuel menace la survie de l’espèce humaine sur la planète. (1)

DE QUELLE INFORMATION, S’AGIT_IL ?

Une étude du « Stockholm Resilience Center » publiée en ce début d’année  dans la revue Environmental Science and Technology qui met en exergue la pollution chimique en tant que limite planétaire. (2)

DE QUELLES LIMITES PARLE-T-ON ?                                        

Le concept de « limites planétaires » a été énoncé en 2009 par une équipe d’un centre scientifique suédois (sous la conduite de Johan Rockström). Leur travail a mis en évidence des «  seuils que l’humanité ne devrait pas dépasser pour ne pas compromettre les conditions dans lesquelles elle a pu se développer et pour pouvoir durablement vivre dans un écosystème sûr ».

Les neuf limites mises en lumière sont les suivantes :

  le changement climatique

  l’érosion de la biodiversité

  la perturbation des cycles biogéochimiques de l’azote et du phosphore

  les changements d’utilisation des sols

  l’acidification des océans,

  l’utilisation mondiale de l’eau,

  l’appauvrissement de la couche d’ozone stratosphérique,

  la pollution chimique et l’augmentation des aérosols dans l’atmosphère. (3)

QUELLE EST L’EVOLUTION ?

On peut considérer que la civilisation humaine a pu se développer ces derniers milliers d’années sur base de conditions (d’environnement et de climat) particulièrement stables : l’Holocène.

Tandis que maintenant, on est entré dans une nouvelle ère où ce sont les actions et activités humaines qui influencent l’équilibre des grands systèmes climatiques, biologiques, physiques : l’Antropocène.

 En 2009, on estima que trois limites avaient été dépassées : la biodiversité, le changement climatique, et le cycle de l’azote. 

En 2015, le « Stockholm Resilience Centre » ajoutait le changement d’utilisation des terres. … 

Et voici qu’à présent s’ajoute la pollution chimique. (4)

LA LIMITE « CHIMIQUE »

 La dernière étude pointe «  la diffusion exponentielle de substances chimiques dans l’environnement , susceptible de déstabiliser un peu plus le fonctionnement du système terrestre au point de constituer une menace pour l’humanité . » Le fait est que, depuis 1950, la production des substances chimiques a été multipliée par 50, que cette production devrait encore tripler d’ici à 2050,…  et qu’il existe actuellement près de 350.000 produits chimiques (ou mélanges de produits chimiques) disponibles sur le marché mondial. (5)

Les auteurs de l’étude concluent que ce rythme de production est bien trop élevé par rapport à la capacité de mesurer et d’évaluer les impacts potentiels sur les systèmes terrestres.

En cause les pesticides, les antibiotiques, les métaux lourds,…et tous les (micro)plastiques qui , en nombre supérieur aux poissons,  peuplent à présent les océans !

ALORS, QUE FAIRE ?

Sans doute, il ne s’agit pas de condamner toute l’industrie chimique. Toutefois, il convient d’admettre l’urgence d’agir et de limiter en amont la mise sur le marché de certaines substances chimiques (y inclus les matières plastiques).

Quant aux chercheurs du Stockholm Resilience Centre, ils préconisent notamment la mise en place de plafonds concernant la production et le rejet des produits chimiques à l’échelle mondiale  ainsi que l’instauration d’une véritable économie circulaire.  (6)

QYF.

Sources :

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